Les oies Bernaches ne vont pas tarder à revenir en mer du Nord. La saison froide et humide revient déjà à tire-d’ailes. Les migrateurs ont repris leur envol et les heures propices ont retrouvé le coin des cheminées. Les jours raccourcissent comme le temps qui passe. A l’ombre des venelles plus sombres, le soleil se couche sur la nouvelle «ère de la sobriété», annoncée par le gouvernement, pour économiser l’énergie et rappeler que l’ère de l’abondance est peut-être révolue. Le monde tout entier retient son souffle et dans nos marais, la nature vit en silence. Question d’époque et de saison.
crédit photo Y. Guyot
L’avenir restera toujours à la jeunesse. « Cette rencontre sur les jeunes et le numérique » était organisée par Solène Bonnin, éducatrice à Ré-Jeunesse, rapporte Le Phare de Ré. L’une des conclusions de cette belle rencontre fut qu’il « fallait protéger nos enfants des écrans », tout en leur fixant des règles à respecter. Protéger nos enfants des écrans ? Mais, pas de l’histoire de notre village. Solène (même famille) sait-elle qu’elle porte le même nom de famille de Gaston et Noémie, les parents de Roger, jeune aviateur poète, mort en 1917 et pour qui fut construit notre monument aux Morts qui vient de fêter ses cent ans ? Autre anniversaire, il y a dix ans. En septembre 2012, la Communauté de Communes de l’île de Ré signait avec l’Office National des Forêts une convention de valorisation de la forêt domaniale. « Dix ans plus tard, quel bilan peut-on tirer ? », s’interroge Ré à La Hune. Le premier objectif du partenariat était clair : moins de voitures, plus de vélos. Ainsi aux abords des dunes, l’ONF a limité la place de l’automobile au profit du vélo. « Les stationnements pour bicyclettes sont, par exemple, passés de 90 à 210 places à Bidon V au Bois-Plage et de 40 à 240 places aux Prises à la Couarde. A cet endroit, le stationnement automobile a été réduit de 47 à 15 places. Par ailleurs les parkings ont été réaménagés à la Couarde-sur-Mer (les Prises), Ars-en-Ré (Bas-Rhin), Saint-Clément-des-Baleines (Zanuck), aux Portes-en-Ré (Trousse-Chemise) et au Bois-Plage (Bidon V). Bien plus jeune encore, mais anniversaire toujours, deux Couardais d’adoption ont les honneurs du prestigieux journal Le Monde qui leur consacre un bel article. « Six lettres noires sont joliment peintes sur une façade blanche de l’avenue stratégique située entre le bourg et la plage : « Method ». Ce nom énigmatique intrigue les badauds en ce jour de marché à La Couarde-sur-Mer, petit village central de l’île de Ré. Sobrement, le sous-titre, « boire et manger », vient dissiper le mystère. Dans le verre, on retrouve le meilleur de la culture liquide alternative – vins vivants, bières de microbrasserie, spiritueux artisanaux et cocktails pointus. Dans l’assiette, des petits plats à partager, simples mais bien fichus. Le genre d’adresse devant laquelle on ferait la queue à Paris, moins sur cette île plus habituée aux menus « entrée, plat, dessert » et autres cabanes à huîtres. » Ces deux Parisiens viennent de célébrer le premier anniversaire de Method, leur lieu alternatif de La Couarde-sur-Mer pourvoyeur de plats fédérateurs et de minutieux cocktails. De l’alternatif novateur à la tradition transmise… Il n’y a qu’un pas dans le temps. Qu’un cocktail rocambolesque à la main pour une veillée dans les bruits et les sons d’antan.
«La veillée des conteurs à l’heure du tambour municipal ». Le nouvelle édition s’est tenue à la salle des sports d’Ars en Ré. Refaire vivre les personnages d’antan et notamment celui du « tambour municipal », quelle belle affaire ! Le Phare de Ré nous apprend ainsi que l’historien de La Couarde Michel Pelletier a revêtu pour l’occasion « le costume du Monsieur Loyal » ! Il introduira les histoires, les chansons et les danses toutes tirées du passé rétais. Du patrimoine à la culture, tout y est une histoire de temps passé à le raconter ou à la contempler. Vendredi 7 octobre, sur la scène de La Maline, la compagnie Paul Production a proposé un bien beau spectacle au public. « Un récit théâtral et musical d’après le roman largement autobiographique de Jean-Louis Fournier « Où on va Papa ? », prix Fémina 2008. », écrit le quotidien Sud-Ouest. Jean-Louis Fournier n’a jamais pu offrir un livre à ses deux garçons handicapés, Mathieu et Thomas, qui n’a jamais pu parler musique avec eux, parler de la vie, parler de l’amour, décide de leur offrir un de ses livres, « un livre que j’ai écrit pour vous, pour écrire des choses que je n’ai jamais dites, pour qu’on ne vous oublie pas, pour que vous ne soyez pas seulement une photo sur une carte d’invalidité », écrit-il. « Où on va papa ? », « une œuvre littéraire plus que documentaire, une sorte de déclaration d’amour dans un style incisif et clair faite de chapitres courts comme des respirations suspendues », note encore Sud-Ouest.
Culture encore…Il s’appelait Honoré Aubin Patureau, ce Couardais né en 1826, sculpteur et menuisier devint peintre et son atelier de Saint-Martin rue des Cîteaux vît défiler quelques rétais dont il tirait des portraits subtils au pastel léger. Le musée Ernest-Cognacq consacre jusqu’au 30 décembre une bien jolie rétrospective de l’artiste avec une douzaine de ses œuvres. On y voit des anonymes de nos aïeules et de nos aïeux , dans des cadres de bois doré, en coiffes rétaises ou toutes bacantes dehors ! « avec des châles de velours de soie sur les épaules, gantées de mitaines en dentelles » comme l’écrit Samuel Bleynie dans Le Phare de Ré. A ne pas manquer.